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DMP, 4 questions au Docteur Alexandre Decourt

Alexandre Decourt est membre du Club des Jeunes Néphrologues et exerce en libéral. Il est utilisateur du DMP, en tant que patient comme en tant que médecin. Pourtant, il fait partie des exceptions : nombreux sont encore les professionnels de santé qui ignorent l’outil… 

 

Quelle est votre utilisation du DMP ? 

Actuellement, je verse au DMP le compte-rendu provisoire de la consultation. Un autre projet, c’est d’inclure également le courrier de consultation à destination du médecin traitant. 

Pour l’instant, je demande les autorisations d’accès à l’oral, mais nous prévoyons d’instaurer une autorisation écrite via la fiche de pré-consultation.

 

Comment s’explique le fait que les médecins n’utilisent que peu le DMP ? 

C’est une question de temps : de temps disponible et de temps pour prendre l’habitude. 

Les médecins ont énormément de choses à gérer. En libéral, par exemple, ils s’occupent compatibilité, de la gestion des secrétaires, ne reçoivent pas d’aide pour les protocoles… Et c’est sans compter ceux qui ne sont pas friands d’informatique. 

Aujourd’hui, nous en sommes simplement aux balbutiements du DMP, il va falloir attendre qu’il devienne un outil indispensable pour les pousser à passer le cap. 

 

Un logiciel DMP-compatible, ça permettrait d’augmenter leur utilisation ?

Un logiciel DMP-compatible, en principe c’est un logiciel qui permet de verser au DMP le compte-rendu de la consultation par exemple, sans avoir à effectuer de double saisie. Mais pour l’instant, il est difficile de savoir si cela implique que les documents se rangent seuls dans le bon emplacement, si c’est au médecin de prévoir un temps pour les importer puis les classer… Cela va dépendre des interfaces et des logiciels.  

Pour l’instant, tous les logiciels ne sont pas DMP-compatibles. Dans mon cabinet nous sommes attentifs à nos prestataires et c’est un critère. C’est d’autant plus important que nous utilisons des logiciels différents : un pour la dialyse, un autre pour l’hospitalisation les urgences… Or, les systèmes d’information sont tous différents. En parallèle, il y a d’autres travaux pour accroître l’interopérabilité et formater les informations médicales (les structurer selon une méthodologie particulière). Avec le DMP, ces solutions permettraient d’avoir davantage de niveaux d’informations. 

Quoi qu’il en soit, le DMP permet déjà d’unifier ces informations dans un même dossier médical. 

 

Que doit-faire un patient si son médecin n’utilise pas le DMP ? 

Un DMP vide ne sert à rien : plus il y aura d’informations dessus, plus les médecins l’utiliseront. Les patients peuvent donc le remplir pour l’instant et inciter leurs professionnels de santé à le consulter.

Il faut toutefois apporter une nuance : dans le DMP on ne trouvera que ce que l’on met, si les informations sont mauvaises, fausses et incomplètes, cela sera un problème. Idéalement, le médecin traitant devrait faire la synthèse entre toutes les spécialités médicales et toutes les informations. Mais ils ne peuvent pas dégager ce temps-là : c’est donc au patient d’organiser au mieux son DMP. 

C’est dans l’intérêt du patient de remplir son DMP car celui-ci permet de mémoriser l’ensemble du parcours médical et donc une meilleure conservation de l’information et par conséquent, un meilleur suivi.

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