En 1982, j’ai accepté la greffe sans trop d’illusions, à force d’avoir trainé dans les services et entendu les commentaires, la plupart du temps défavorables.

Ceux qui se voulaient optimistes et encourageants disaient : vous aurez dix ans de bonne vie. Optimistes : 10 ans représentait deux fois la médiane (durée de survie de la moitié des greffés), réaliste : souhaiter plus de dix ans de bonne vie aurait paru mensonger et peu crédible

Au final, j’en suis à 24 ans.

de mon époque la médiane (demi-vie) était de 5 ans, mais je crois que l’on doit être vers 12 ou 14 ans à partir d’un coma, et 20 ans pour un donneur vivant.

De mon époque les statistiques sur la durée à long terme étaient introuvables, on parlait seulement de la survie à 1 an (excellente ! vers 75 %) et parfois à 5 ans (50 %).

J’entendais des gens se plaindre, être déçus, souffrir des médicaments, de leurs effets secondaires

Je me souviens que la FNAIR avait pris, à l’époque, une position défavorable à la greffe, considérant que la dialyse avec des séances longues était la meilleure méthode..

Mon pari était le bon, mais je ne le savais pas à l’époque, et je dois être très loin à droite sur la courbe de Gauss pour ma génération. Je n’ai pas eu d’autre mérite que d’avoir duré.