Agenda

La vaccination anti-COVID19 pour les patients insuffisants rénaux, dialysés, transplantés : informations et conseils

[Dernière mise à jour le 25 février 2021] : A ce jour, même si plusieurs études sont en cours à travers le monde, aucune donnée sur l’efficacité de la vaccination anticovid chez les patients insuffisants rénaux, dialysés ou greffés n’est disponible. En revanche un premier article très rassurant sur la sécurité des vaccins ARNm chez les greffés d’organes vient de sortir : pas de rejet, et des effets indésirables analogues à ceux de la population générale.

Voir aussi notre mise au point sur les tests sérologiques post-vaccinaux.

[Mise à jour le 22 février 2021] : actualisation de nos infographies vaccination et calendrier vaccinal.
✅ Les difficultés actuelles de prises de RDV devraient s’atténuer dans les prochaines semaines et toutes les personnes ultra-prioritaires qui le souhaitent devraient pouvoir être vaccinées d’ici avril 2021.

[Mise à jour du 4 février 2021] : Le vaccin AstraZeneca arrive en France et sera administré dans les cabinets de médecine de ville et les pharmacies. Les patients actuellement ultra-prioritaires (certaines maladies rénales sous immunosuppresseurs, IRC  à partir du stade 4, dialyse, greffe), comme les personnes de plus de 75 ans, conservent cependant un accès prioritaire aux vaccins Pfizer et Moderna, en centre de vaccination ou sur leurs lieux de soins.

[Mise à jour du 15 janvier 2021] : Nous avons obtenu gain de cause : dès le lundi 18 janvier, les patients dialysés et transplantés, mais aussi insuffisants rénaux à partir du stade 4, sont “en très  haute priorité” pour la vaccination, y compris dans les centres de vaccination.

✅ A l’occasion de l’annonce de l’arrivée prochaine de vaccins contre le COVID19, Renaloo a réuni en décembre 2020 un groupe de travail, rassemblant plusieurs experts, néphrologues et patients, afin de proposer des informations et des conseils aux personnes insuffisantes rénales, dialysées ou greffées.

✅ Ce qui suit est le résultat de ses travaux, régulièrement mis à jour, dont les principales conclusions sont :

➡️ La disponibilité de plusieurs vaccins contre le COVID19, leur impressionnante efficacité annoncée et les informations rassurantes sur leur sécurité sont de très bonnes nouvelles, d’autant que les différentes étapes de validation scientifique et réglementaire semblent être respectées.

➡️ Pour les personnes insuffisantes rénales, dialysées ou greffées, le risque de complications, de décès, de séquelles du COVID19 est bien plus élevé que le risque d’un possible effet indésirable non prévu du vaccin.

✅ Nous vous conseillons d’échanger rapidement avec votre néphrologue afin de vous faire vacciner dès que possible. 

[Mise à jour du 27/12/2020]: la HAS propose dans sa décision du 18/12/2020 que soit envisagée, très précocement dans la campagne, la vaccination des patients dialysés et greffés du rein.

[Mise à jour le 09/01/2021] : Les sociétés savantes ont publié leurs recommandations, qui prévoient de vacciner :

➡️ tout patient déjà transplanté
➡️ les patients en attente de transplantation
➡️ les donneurs vivants avant le prélèvement / la greffe

✅ Les patients insuffisants rénaux à partir du stade 4, ceux atteints de certaines maladies rénales, les patients dialysés et transplantés, sont considérés comme “ultra-prioritaires” et peuvent d’ores-et-déjà être vaccinés, soit dans leurs services spécialisés, soit dans les centres de vaccination.

 

Cliquer pour aggrandir

Les trois premiers vaccins disponibles, Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca, ont été validés par les autorités du médicament européennes et françaises.

➡️ Voir l’avis HAS pour le vaccin Pfizer/BioNTech

➡️ Voir l’avis HAS pour le vaccin Moderna

➡️ Voir l’avis HAS pour le vaccin AstraZeneca

La campagne de vaccination a commencé en France, comme dans le reste de l’Europe, le 27 décembre 2020.  

✅ Ce qui suit concerne principalement les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna.

Il s’agit de vaccins à ARN messager (ARNm), sans adjuvant.

Cette vidéo explique la technologie des vaccins à ARNm.

Cette technologie n’a jamais été mise en œuvre au préalable pour un vaccin sur l’homme, mais elle est testée depuis quelques années pour le traitement de certains cancers (cancer du sein triple négatifs et mélanomes) et de maladies rares, avec des résultats rassurants. 

➡️ Deux injections sont nécessaires, à trois et quatre semaines d’intervalle.

➡️ Plus de 40.000 personnes ont participé à l’essai clinique Pfizer/BioNTech et plus de 30.000 à celui de Moderna. Ce sont des effectifs très importants pour des essais vaccinaux.

✅ Effets indésirables
➡️ Les effets indésirables observés pour les deux vaccins sont essentiellement des réactions habituelles dans les jours qui suivent une vaccination : fatigue, maux de tête, courbatures, frissons, douleurs articulaires, fièvre, etc.

➡️ Même si les données sur les effets indésirables survenus dans les deux mois après la seconde vaccination sont très rassurantes, la possibilité d’autres effets indésirables, rares ou décalés dans le temps, ne peut être écartée.

➡️ Des cas d’allergies sévères ont été signalés lors des campagnes de vaccination. Il s’agissait de personnes ayant des allergies graves de très longue date, qui portaient sur elles en permanence des stylos injecteurs d’épinéphrine à utiliser en cas de réaction anaphylactique.
Des précautions particulières doivent être prises pour la vaccination des personnes ayant des allergies graves à certains aliments ou médicaments.

✅ Efficacité
➡️ L’efficacité de ces vaccins semble très grande pour éviter les formes légères à modérées de COVID19 : sur 100 personnes vaccinées, 95 seront protégées et ne développeront pas la maladie sous sa forme légère à modérée. 

➡️ Cela semble également le cas pour les formes sévères, et c’est évidemment ce qui est attendu, mais le nombre de personnes ayant développé des formes graves est trop faible dans les deux essais pour en apporter la preuve formelle.

➡️ Cette efficacité se maintient à tous les âges et en particulier chez les personnes de plus de 65 ans pour le vaccin Pfizer/BioNTech. Elle est un peu diminuée pour le vaccin Moderna mais reste élevée. Ce sont d’autres bonnes nouvelles.
En effet, souvent, la réponse immunitaire diminue avec l’âge, ce qui rend certains vaccins moins efficaces chez les personnes âgées. Ca ne semble pas être le cas ici.

➡️ Il est probable que la protection concerne aussi les plus de 75 ans, même si les données disponibles ne permettent pas encore de le prouver, en raison du très faible nombre de personnes appartenant à cette tranche d’âge ayant été contaminées durant les essais.

➡️ Cette grande efficacité est aussi constatée pour le vaccin Pfizer/BioNTech chez les personnes à risque de forme grave qui ont participé, atteintes d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète ou de maladies pulmonaires. Pour le vaccin Moderna, les résultats ne sont interprétables que pour l’obésité, en raison d’un nombre insuffisant de patients concernés par les autres pathologies.

➡️ Aucune donnée n’a à ce jour été publiée sur les patients insuffisants rénaux ou dialysés qui auraient pu participer aux essais, dont ils n’étaient pas exclus.

➡️ Les patients immunodéprimés, dont les greffés d’organes, étaient exclus des deux essais, comme c’est le cas de façon assez systématique. Il n’y a donc à ce jour aucune information les concernant spécifiquement.

✅ Durée de la protection
➡️ Rien ne permet aujourd’hui de dire combien de temps va durer la protection offerte par les vaccins. Seul le temps permettra de répondre à cette question.

Comme pour de nombreux autres vaccins, il est possible que des rappels soient nécessaires au bout d’un certain temps.

✅ Protection contre les formes de la maladie sans symptôme et contre la contagiosité
➡️ A ce jour, on sait que ces deux vaccin évitent les symptômes du COVID19, mais il est possible que les personnes vaccinées puissent néanmoins contracter la maladie sans présenter aucun symptôme.

➡️ Ce point est crucial, car si c’est le cas, elles pourraient rester contagieuses.

➡️ Pour éviter toute transmission, le vaccin devrait faire disparaître le virus, ou en tout cas faire diminuer très fortement sa présence, dans le nez et la bouche, car c’est par là que la contamination se fait. 

➡️ Une partie des personnes vaccinées dans l’essai Moderna ont eu des tests PCR positifs entre les deux injections, tout en n’ayant aucun symptôme, ce qui semble indiquer qu’elles pouvaient être contagieuses. Cela reste à vérifier à l’issue de la deuxième injection.

➡️ Différents travaux en cours devraient permettre de répondre à cette question durant le premier trimestre 2021. En attendant, les mesures barrières – distances, port du masque, hygiène des mains, etc. – devront continuer à être respectées par tous, vaccinés ou non, pour éviter la transmission.

➡️ Cela pourrait aussi signifier que la protection apportée par ces premiers vaccins sera uniquement individuelle, mais pas ou peu collective.
➡️ Dans ce cas, on se vaccinera pour se protéger soi-même, mais pas pour protéger les autres.

➡️ A ce stade, les personnes qui ont déjà eu le Covid-19, confirmé par test PCR, ne sont pas prioritaires pour la vaccination, étant considérées comme naturellement protégées au moins pendant quelques mois. Elles pourront cependant si elles le souhaitent être vaccinées, en respectant un délai de 3 mois depuis le diagnostic de Covid-19.

✅ Les enjeux de la vaccination pour les patients insuffisants rénaux, dialysés, transplantés

Ils font partie des publics prioritaires pour la vaccination, à juste titre, puisque le COVID19 est particulièrement dangereux pour eux : s’ils attrapent le virus, ils courent un risque élevé de développer une forme grave, des complications et de nécessiter une hospitalisation, voire un passage en réanimation. Leur risque de décès est également important tout comme celui, moins connu mais réel, de garder des séquelles à long terme.
➡️ Pour toutes ces raisons, il est urgent qu’ils puissent être protégés du virus, par un vaccin.

➡️ Renaloo a demandé et obtenu que les patients dialysés et transplantés bénéficient d’une priorité supplémentaire pour l’accès au vaccin antiCOVID19.

➡️ Ils peuvent accéder aux centres de vaccination.

✅ Contre-indications
➡️ Seuls les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués pour les patients immunodéprimés, notamment pour les greffés du rein.

➡️ Les vaccins Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca ne sont pas contre-indiqués.

✅ Le risque d’une moindre efficacité
➡️ D’une façon générale, les vaccins sont souvent moins efficaces lorsqu’on est immunodéprimé, comme c’est le cas pour les patients greffés et dans une moindre mesure pour les patients dialysés. Cela peut aussi concerner des patients atteints de maladies rénales qui prennent des traitement immunosuppresseurs.

Par exemple, le vaccin anti grippal assure une protection de l’ordre de 60 à 70 % dans la population générale, mais elle n’est que de 30 à 40 % chez les greffés rénaux.
Néanmoins, la vaccination antigrippale reste vivement conseillée pour tous ces patients : même s’ils sont moins nombreux à être protégés, ceux qui le sont échappent à des complications et à des décès.

➡️ Ce risque existe aussi pour le vaccin anti-COVID19. Mais même s’il devait être moins efficace, la protection d’une partie des patients représentera un intérêt individuel important.

➡️ De plus, des moyens pourront vraisemblablement être mis en œuvre pour renforcer la protection. Par exemple, l’identification des vaccins les mieux adaptés, des rappels plus fréquents – comme pour la vaccination contre l’hépatite B des patients dialysés – ou le recours à plusieurs types de vaccins afin d’obtenir une synergie – comme pour la vaccination contre le pneumocoque – pourraient être envisagés.

➡️ Habituellement, on recommande que l’entourage d’une personne immunodéprimée soit vacciné, afin de la protéger dans le cas où elle serait insuffisamment immunisée. Tant qu’on ignore si le vaccin anti-COVID19 empêche ou non la contagiosité, l’utilité de cette stratégie est encore incertaine.

✅ Risque de complications ou d’effets indésirables
➡️ Depuis plusieurs décennies, les patients insuffisants rénaux, dialysés, transplantés, immunodéprimés, sont régulièrement vaccinés contre de nombreuses maladies.

➡️ Aucun risque particulier de complication, de rejet de greffe, ou d’interaction avec leurs traitements, n’a été signalé. Rien ne permet de penser que les vaccins anti-COVID19 se comporteront différemment.

➡️ De même, rien n’indique qu’il puisse exister de risque d’aggravation d’une maladie auto-immune lié au vaccin.

✅ Mesure / suivi du niveau de protection apporté par le vaccin
➡️ Il n’existe pas pour le moment de méthode simplement accessible pour mesurer le niveau de protection apporté par le vaccin simplement, dans une prise de sang.
On peut être protégé contre le virus tout en ayant une sérologie négative (absence d’anticorps contre le COVID19 dans le sang).

✅ Même si les questions sont nombreuses, beaucoup vont trouver des réponses dans les semaines et les mois qui viennent.

Les campagnes de vaccination ont débuté très tôt dans différents pays, notamment au Royaume-Uni et aux USA, où elles sont de grande ampleur : plusieurs millions de personnes ont déjà été vaccinées, y compris et surtout issues des populations à risque de forme grave, qui font partout partie des publics prioritaires.

➡️ Des informations seront donc rapidement disponibles sur la vaccination des personnes insuffisantes rénales, dialysées ou greffées.

La campagne de vaccination débute en France, la surveillance des vaccins va se poursuivre “dans la vraie vie”.

➡️ La mise en œuvre du plan de gestion des risques des agences du médicament européenne (EMEA) et française (ANSM) comprenant une phase renforcée de pharmacovigilance particulière, dénommée vaccinovigilance, qui permettra le signalement et la prise en compte de tout effet indésirable.

✅ Toute campagne de vaccination repose sur la comparaison de ses bénéfices et de ses risques.

➡️ L’idée est de vacciner en premier les personnes les plus fragiles, pour lesquelles le COVID19 représente une menace importante.

➡️ Pour elles, le risque de décès ou de séquelles à long terme du COVID19 apparait bien plus élevé que le risque d’un possible effet indésirable non prévu du vaccin. Mais bien sûr, en pratique, ce risque fera l’objet d’une surveillance continue.

➡️ Le vaccin n’est pas obligatoire.

➡️ La vaccination nécessite le consentement du patient.

✅ Vous avez une insuffisance rénale, vous être dialysé ou transplanté ? Vous avez un accès prioritaire à la vaccination.

➡️ Nous vous conseillons de vous faire vacciner contre le COVID19 dès que possible. 

Cet article évolue régulièrement en fonction des nouvelles connaissances disponibles.

Son contenu est établi par le groupe de travail Renaloo sur la vaccination anti-COVID19, composé de : Marion Braks, Renaloo ; Yvanie Caillé, Renaloo ; Clotilde Genon, Renaloo ; Jean-Marie Guion, Renaloo ; Stéphane Korsia-Meffre, rédacteur médical ; Dr Edouard Lefèvre, néphrologue ; Thierry Lestrade-Gonzalez, Renaloo ; Magali Leo, Renaloo ; Dr Guy Rostoker, néphrologue.

 


Cet hiver 2020 est marqué par une circulation importante du Covid19. Prenez toutes et tous soin de vous !

Renaloo reste plus que jamais mobilisé à vos côtés, pour vous soutenir et vous accompagner.

 Retrouvez toute l’information et l’actualité de l’épidémie pour les patients ayant une maladie rénale, dialysés ou greffés et leurs proches

 Pour recevoir toutes nos infos et newsletters par mail, incrivez-vous !

 Vous souhaitez soutenir Renaloo ? Faites un don.

Plus de lecture

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *