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Pourquoi le mode de financement de la dialyse est mauvais pour les patients ?

Un financement « à l’acte », par séance

Il existe plusieurs modalités de dialyse, « non autonome » ou « autonome ». On parle de dialyse autonome lorsque le patient réalise lui-même tout ou partie de son traitement. 

– Dialyse non autonome : hémodialyse en centre (HDC) et en unité de dialyse médicalisée (UDM)

– Dialyse autonome : autodialyse (ATD), hémodialyse à domicile (HDD), dialyse péritonéale (DP)

Chacune de ces modalités, prises en charge à 100% par l’assurance maladie, fait l’objet d’un remboursement à l’établissement pour chaque séance réalisée, le tarif étant spécifique à la modalité, mais ne dépend ni des caractéristiques des patients, ni de la durée de la séance, ni d’aucun critère de qualité de traitement.

Les forfaits par séance de dialyse non autonome – centre et UDM – sont les plus élevés et permettent une rentabilité importante. De plus, le nombre de patients dialysés augmente chaque année de 4% environ (47000 environ en 2016).

Dès lors, les établissements ont la possibilité d’augmenter les marges qu’ils dégagent :

– en multipliant les actes les mieux remboursés (séances de dialyse non autonome)

– en limitant les coûts correspondants

– en freinant l’accès à l’innovation

Dans le secteur privé, le remboursement pour une année (156 séances) de dialyse non autonome est d’environ 40000€ par patient en moyenne, contre 35000€ pour la dialyse autonome

Les rémunérations des néphrologues libéraux sont en moyenne de 5200€ par an et par patient en dialyse non autonome, contre seulement 2500€ par an en dialyse autonome (pas de rémunération pour l’hémodialyse à domicile).

Selon le rapport 2015 de la Cour des comptes, depuis dix ans, la marge brute d’exploitation des structures spécialisées en dialyse a été en moyenne de 16% et leur rentabilité économique légèrement supérieure à 11%.
Ces taux sont très supérieurs à ceux observés pour les autres activités : 1,1% pour les cliniques multidisciplinaires, 0,6% pour les cliniques spécialisées, 0,5% pour les cliniques de radiothérapie ou encore 3% pour l’Hospitalisation à domicile.

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2 Commentaires

  • AH !
    ENFIN !!!

    Alors je ne dirais pas que c’est dans tous les centres comme ça, mais à aix en provence, où je vivais, j’ai vécu une caricature de cela !
    Atteint du syndrome d’Alport il était CERTAIN que j’allais avoir besoin d’une greffe, le néphrologue a refusé de m’inscrire sur liste d’attente tant que je n’étais pas dialysé, alors même que j’avais déjà une DFG de 35 (insuffisance rénale sévère)…
    A l’époque il a fait pression sur mes proches et moi pour passer en hémodialyse, et m’a refusé les alternatives, hors il s’avère que j’ai une DFG quasi équivalente maintenant que je suis greffé, en fait il aurait pu simplement me donner de l’EPO pour que je reprenne de l’hémoglobine (j’étais à 5, donc fatigué à cause de ça surtout).
    Une fois la dialyse commencée, il s’est avéré que je ne la supportais pas, et pendant 3 ans on m’a refusé toute alternative, on m’a refusé la dialyse longue, on m’a refusé le passage en dialyse péritonéale, il m’a fallu changer de centre pour pouvoir faire reconnaitre que j’avais une incompatibilité (qui touche0.1% des patients) de la barrière hématoencéphalique aux résidus de membranes de dialyse… ça m’a rongé le cerveau (visible à l’IRM, leucoencéphalopathie en substance blanche sous corticale).
    Et pendant ces 3 ans où le corps médical a refusé de m’entendre, d’adapter la dialyse ou d’en changer, tous les deux jours, le néphrologue facturait une consultation de 60€ à la sécu pour passer dire “bonjour” (rien de plus), et il facturait un “acte technique spécialisé” à plus de 120€ quand il accompagnait son bonjour d’un survol de ma feuille de suivi quotidienne(en sus du forfait dialyse bien sur). (j’ai vérifié les relevés sur améli.fr)
    Les médecins n’ont jamais été présents, ils n’ont jamais été à l’écoute, ils en sont arrivés à remettre ma parole en question quand je déclarais des douleurs (!!!) (alors que je tombais dans les pommes, vomissais et était pâle…). Je n’ai été qu’un inconnu servant leur pompe à fric, un inconnu dans l’usine à pognon qu’est ce centre de dialyse, tenu par des médecins incompétents, plein d’assurance grâce à leur complexe de dieu et parce qu’ils n’ont de compte à rendre à personne.

  • pour ma part, je fais partie des 8% des dialysés à domicile. En insuffisance rénale sévère, j’ai été tout de suite orientée vers l’inscription à la greffe. Ma DFG oscillant entre 10 et 11, le centre de dialyse m’a proposé les deux modes de dialyses : hémodialyse ou DP. Très vite, j’ai opté pour la DP. Cela fait 5 ans que je suis en DPCA (DPA non possible car trop douloureuse), une consultation par mois avec le médecin. Nous étions 9 puis 6 et maintenant nous sommes 4 patients en DP, les autres sont en hémodialyse, mais j’observe qu’à chaque fois que cela est possible, la DP est proposée au patient. A lire les observations, je me dis que j’ai de la chance dans ma prise en charge.

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