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Le récit

Mon état se dégrade pendant cette période, je perds de plus en plus de poids, et le syndrome des jambes sans repos refait surface, plus violent que jamais et malgré de nombreuses tentatives de traitement. Sédatifs, anxiolitiques, anticonvulsivants, rien n'y fait. Pratiquement chaque nuit, mon sommeil est troublé par des mouvements irrépressibles de mes jambes et de mes bras. Parfois, cela ne me réveille même pas, mais Dominique me raconte le lendemain mes "prouesses" nocturnes, il emploie le terme de "convulsions". Une nuit, je me retrouve même à terre à côté du lit, ce qui a au moins pour effet de me réveiller complètement !

La fatigue s'accumule, je me traîne lamentablement toute la journée, il m'arrive même de piquer du nez dans des circonstances diverses, notamment au volant de ma voiture, sur l'autoroute, alors que je rentre du travail…

On m'envoie finalement chez un neurologue, passer un électroencéphalogramme. Il se révèle parfaitement normal. Le médecin m'oriente alors vers un grand hôpital parisien, où je consulte une spécialiste de l'épilepsie. Elle me prescrit un nouvel EEG avec privation de sommeil et une IRM. Je passe le premier examen très rapidement, mais ni moi ni la clinique ne sommes informés de ses résultats. Pour le second, je dois recevoir une convocation par courrier. Les semaines passent et je ne vois rien venir. Je rappelle la neurologue à plusieurs reprises, en laissant des messages à son secrétariat car elle n'est jamais joignable, en vain. Je n'aurai plus de nouvelle de cet hôpital.

Heureusement, après divers tâtonnements, un traitement qui associe un anticonvulsivant et un sédatif calme mes symptômes. J'ai toujours des crises régulières, mais elles s'espacent peu à peu et surtout sont bien moins violentes. Je retrouve le sommeil !

Mes ennuis ne sont pourtant pas terminés, puisque des problèmes digestifs viennent prendre le relais. J'ai des nausées et des brûlures d'estomac, du coup, j'hésite à m'alimenter normalement, d'autant plus que mon appétit est rarement au rendez-vous. je continue de maigrir. Finalement, je me retrouve un lundi de mars à vomir tripes et boyaux, j'ai de la fièvre et je suis incapable d'avaler quoi que ce soit. Direction la clinique, je dois passer toute une série d'examens pour trouver l'origine du "foyer infectueux". On me diagnostique une diverticulite, une infection de l'intestin. Un traitement musclé par antibiotiques me remet d'aplomb, sans régler tout à fait mes problèmes digestifs.

Ma tension décide elle aussi de faire des siennes : elle grimpe de plus en plus, même en dehors des dialyses, les médicaments semblent devenus inefficaces. Lors de ma visite annuelle à la médecine du travail, je vois le médecin qui me la prend pâlir : elle est à 25/14. Elle me renvoie à la maison illico presto, avec la consigne de consulter mon néphrologue dès que possible.

Mon caractère en prend un coup, j'ai des sautes d'humeur de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes. Dominique en fait le plus souvent les frais. Je ne me reconnais pas, et lui non plus. Je deviens intransigeante, incapable supporter la moindre contrariété. Je l'engueule pour un rien, je l'insulte même parfois, et surtout je lui dis des choses terribles. J'en suis consciente, mais incapable de justifier mes actes ou mes paroles ni de les contrôler, et ensuite je les regrette.
Je perds pieds avec la réalité, je ne suis plus vraiment moi-même.

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