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Le récit

Le temps passe, maman me tient régulièrement au courant des résultats de ses examens, qui sont tous excellents. A chaque fois, c'est une nouvelle victoire qui nous rapproche un peu plus de notre objectif commun.

Je sens que cette greffe, elle la souhaite sans doute encore plus que moi. Je me rends compte qu'à chacune de ses visites elle souffre de voir à quel point la maladie et ses contraintes ont affecté nos vies. Elle se désole aussi de me voir toujours plus amaigrie et fatiguée. En plus, comme par hasard, les dialyses qui ont lieu lorsque mes parents sont à la maison se passent rarement sans incident.

Depuis que ma maladie a été diagnostiquée, elle a toujours voulu me donner un rein. Cette idée est longtemps restée en suspens, comme une solution "au cas où".

Pourtant, tout comme la dialyse, ce n'était qu'une abstraction avant que j'y sois réellement confrontée. Je dois maintenant me faire à l'idée que ma mère va être mutilée à cause de moi, ou plutôt à cause de mon état de santé. Je sais que sa propre vie ne s'en trouvera pas modifiée, que les risques qu'elle encourt sont très faibles et que cette option constitue sans aucun doute la meilleure solution pour moi, c'est aussi une chance inespérée que beaucoup de malades n'ont pas.

Ce sont finalement sa propre volonté et sa motivation qui finissent de m'en convaincre : elle souhaite si ardemment ce don que si je lui préférais l'attente d'un rein de cadavre, elle en serait profondément déçue et attristée. Elle m'a donné la vie, a nourri beaucoup d'espoir pour moi, et me voir dans cet état l'affecte profondément. Dès lors, ce geste lui semble naturel. Je suis pourtant persuadée qu'il ne l'est pas tant que cela, et que beaucoup de parents ne seraient sans doute pas prêts à faire ce sacrifice pour leur enfant.

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