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Le récit


J6 : jeudi 6 juin 2002

Réveil en pleine forme pour toutes les deux, suivi d'un solide petit déjeuner avec de vraies tartines de pain frais… Je lorgne avec envie sur les barquettes de confiture qui trônent sur le chariot des aides soignantes, je devrai me contenter d'une noisette de beurre. Maman parvient maintenant à se lever sans avoir la tête qui tourne. Quant à moi, je me rends toute seule dans la salle de bain ! Ce grand progrès me donne des idées : une vraie douche suffirait à rendre mon bonheur complet.

J'en touche deux mots aux infirmières, qui sont d'accord sur le principe à condition que je ne sois pas seule. Nous nous mettons d'accord, j'irai avec maman et nous nous aiderons mutuellement. Tout se passe pour le mieux, c'est un vrai plaisir de sentir l'eau ruisseler sur mes épaules. Le pansement a été retiré de ma cicatrice, j'ai quelques hésitations au moment de la mouiller mais finalement je la savonne doucement sans douleur particulière. Je me débarrasse des dernières traces de désinfectant rose qui persistaient encore.

Maman profite de l'occasion pour laver ses cheveux, puis, de retour dans la chambre j'entreprends de les lui sécher et de la coiffer. Nous abandonnons également les chemises de nuits de l'hôpital et nous retrouvons nos propres pyjamas, c'est une nouvelle étape franchie vers l'indépendance ! Nous en profitons pour faire une nouvelle escapade dans le service.

La visite des médecins nous confirme que tout va pour le mieux, nos résultats à toutes les deux sont excellents. Maman devrait pouvoir sortir samedi ou lundi, moi quelques jours plus tard. Ma tension est toujours élevée malgré deux anti-hypertenseurs (aux alentours de 16 ou 17…), mais il faut attendre quelques temps pour lui laisser le temps "d'atterrir"…

Comme nous sommes toutes deux CMV-négatives, on arrête le Zélitrex qui est remplacé par du Zovirax. Je suis en acidose et je dois ajouter aux trois litres d'eau plate un litre de Vichy Célestin, qui contient beaucoup de bicarbonates, mais dont j'ai horreur au point d'avoir du mal à en avaler une gorgée.
On me demande si je mange suffisamment de sel, je réponds que pour le moment mes plateaux repas sont "sans sel et sans sucre". C'est une erreur, il faut au contraire que je me recharge en sodium. Chic ! Je m'empresse de passer un coup de fil à papa afin qu'il me ramène un peu de sel de table (juste au cas où) et de l'édulcorant en poudre…

Il arrive juste à temps pour adoucir mon yaourt nature du déjeuner. Fières de nos progrès et désireuses de l'en faire profiter, nous lui proposons un petit tour dans l'hôpital. Direction le hall, un coup d'œil au kiosque à journaux, une boisson chaude à la cafétéria, puis nous nous dirigeons vers la cours et la maison des parents, où il a élu domicile depuis quelques jours. Il nous fait visiter sa chambre, nous en profitons pour nous étendre toutes les deux sur son lit afin de reprendre quelques forces, puis retour en néphro.

Nous sommes fatiguées – le mot est faible – mais heureuses de nos exploits.

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