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Le récit

Notre séjour débute par quelques jours à Reno puis au Lac Tahoe. Bien que ces deux sites soient très proches, ils sont complètement différents. Le premier est une petite ville de jeux, une sorte de petite Las Vegas avec un côté désuet et vieillot. Le second est un Parc naturel, un lac magnifique entouré de montagnes, un véritable paradis pour les amateurs de balades. La première partie de notre séjour se passe sans encombre, je me sens plutôt bien, même si je commence à ressentir une certaine fatigue mise sur le compte du décalage horaire. Je fais le maximum pour respecter mon régime à faible teneur en protéines. C'est plus facile que je ne l'aurais pensé, mon appétit est loin d'être vorace.

Nous voici à Las Vegas ! C'est la quatrième fois que nous nous rendons dans cette ville complètement folle, que j'ai détestée lors de ma première visite. Depuis, mon intérêt est allé en grandissant, au fur et à mesure que je la découvrais. A présent, je l'adore, c'est un endroit où tout est possible, qu'il faut prendre pour ce qu'il est et rien de plus : le plus grand parc d'attraction du monde. Il y en a vraiment pour tous les goûts, et pas seulement pour les joueurs. Nous explorons les hôtels casinos, nous nous essayons aux machines à sous, nous testons les attractions. Ma fatigue s'intensifie, je commence à faire des siestes l'après midi et à piquer du nez lors des trajets en voiture. Pourtant, je dors de plus en plus mal, j'ai toute la nuit des impatiences dans les jambes qui m'empêchent de trouver le sommeil. J'ai aussi depuis quelques jours des hématomes sur tout le corps, le moindre choc occasionne un gros bleu. Alors que nous nous lézardons en maillots de bain au bord d'une piscine, une amie que nous avons retrouvée sur place me demande en plaisantant si Dominique me frappe. Des démangeaisons de plus en plus intenses me dévorent les membres. Un matin, je me réveille en saignant du nez, mon oreiller est maculé de sang.

Nous restons six jours à Las Vegas, puis direction Salt Lake City, la ville des Mormons. Nous y arrivons le 10 septembre au soir. Dominique voudrait profiter de la soirée pour découvrir la ville "by night", mais je ne m'en sens pas la force, je suis épuisée et je préfère me coucher tôt avec l'absurde espoir d'être en forme le lendemain. Une fois de plus, je ne parviens pas à trouver le sommeil, mes jambes sont agitées de mouvements irrépressibles. Je ne m'endormirai que vers 7h du matin. Dominique me réveille environ deux heures plus tard et nous découvrons avec stupeur l'atrocité des attentats. Nous vivons en direct sur CNN l'impact du second avion sur le WTC et l'effondrement des deux tours. Soudain, je me précipite vers les toilettes : j'ai la nausée. Je la mets sur le compte de l'horreur de la situation. Après m'être "débarrassée"de mon petit déjeuner, je vois des gouttes de sang s'écraser dans la cuvette des WC. Une fois de plus, mon nez s'est mis à saigner sans raison apparente.

Nous parvenons finalement à nous décoller de la télévision pour nous rendre en ville. L'atmosphère qui y règne est lugubre. De nombreuses boutiques ont fermé leur porte. Les américains que nous croisons semblent atterrés.
Sale journée ! Nos vacances se poursuivent pourtant, tant bien que mal. J'ai maintenant des nausées chaque matin au réveil, de plus en plus d'hématomes et de saignements de nez. La fatigue est également omniprésente, je dors presque systématiquement lors de nos déplacements en voiture et je renonce à plusieurs visites, préférant rester à l'hôtel pour tenter de trouver le repos dont mes nuits agitées me privent. Je me nourris de moins en moins.

Nous sommes sensés prendre un avion pour nous rendre à Denver, mais tous les vols sont supprimés. Nous effectuons donc le trajet en voiture, 8 heures de route à travers l'Utah, le Wyoming et le Colorado. C'est long, mais le paysage est plutôt joli, même s'il reste très monotone : de gigantesques prairies, quelques montagnes au loin, et c'est à peu près tout.
Denver est notre dernière étape avant le retour sur Paris, et je commence à stresser énormément. Je pressens les épreuves qui m'attendent, et je ne peux que constater la dégradation brutale de mon état, même si j'ignore à quoi correspondent exactement mes symptômes. Je décide de profiter au maximum des quelques jours qui restent. C'est une bonne résolution, mais difficile à mettre en œuvre tant je me sens diminuée.

Tant pis pour le régime pauvre en protéine, nous décidons de goutter la viande de Bison locale dans une steakhouse réputée. Je ne parviens à en avaler que quelques bouchées, avant de "caler" définitivement.

Nous visitons la ville, qui n'a pas un intérêt majeur mais reste plutôt sympathique. Notre dernière journée est consacrée à la découverte du zoo. J'ai dû m'asseoir sur à peu près tous les bancs disponibles, j'ai maintenant du mal à mettre un pied devant l'autre et je m'essouffle de plus en plus. Mes chevilles et mes pieds sont continuellement enflés et je ne mange presque plus rien.

Nous croisons les doigts pour que notre avion soit maintenu. Nous avons entendu que 50% des vols vers l'Europe étaient toujours suspendus. Je me sens de plus en plus mal et je crains que nous restions coincés à Denver. En d'autres circonstances, je n'aurais certainement pas craché sur quelques jours supplémentaires de vacances forcées ! Une dernière nuit (blanche) et nous voici finalement à l'aéroport. Ouf, notre vol est maintenu. En plus nous avons pu obtenir des upgrades en classe affaire grâce à nos cartes de fidélité. Nous sommes installés comme des pachas ! Le vol se déroule plutôt bien et nous atterrissons sans encombre à Paris.

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